Notre Histoire

L’UJP : une histoire, des histoires

A sa création en 1965, l’UJP ne regroupe alors que 200 à 300 membres. Elle est d’abord un centre de formation intellectuelle pour les jeunes gaullistes, avant de prendre son envol, début 1966.

 

Robert Grossmann en est le premier Président. Pour des raisons de santé, il cède l’année suivante son poste au normalien Michel Cazenave qui tire l’UJP vers le gaullisme de gauche notamment influencé par René Capitant. Cazenave démissionne à l’été 1967, et Robert Grossmann en reprend les rênes, structurant le mouvement. Au début de l’année 1968, l’UJP regroupe environ 4.500 militants.

En mai 1968, l’UJP est tout d’abord dépassée par les événements avant de se ressaisir et d’organiser une grande manifestation parisienne de soutien au Général de Gaulle. Elle a lieu le 4 juin au Trocadéro et rassemble 15.000 jeunes. Dans les jours qui suivent, ils diffusent leur célèbre slogan : « Les jeunes assument la révolution avec De Gaulle ». L’UJP en profite pour augmenter considérablement ses effectifs, qui approchent alors des 10.000 adhérents. Elle s’ouvre également aux techniques modernes de la communication politique.

En avril 1969, à Strasbourg, les assises de l’UJP accueillent Georges Pompidou. Devant 3.000 militants auxquels se sont joints 6.000 Strasbourgeois, l’ancien Premier ministre se relance politiquement. Les jeunes gaullistes seront en quelque sorte victimes de ce succès, puisque ce jour-là, c’est en fait le pompidolisme qui va prendre son essor… De ce fait, à partir de 1970, l’UJP va se détacher du nouveau Président de la République et se rapprocher de Jacques Chaban-Delmas, alors Premier ministre et plus fidèle à la tradition gaulliste.

En févier 1972, Robert Grossmann transmet la présidence de l’UJP à son dauphin, Jean-Paul Fasseau. Adepte d’une ligne plus progressiste, ce dernier entend adopter une plus grande indépendance envers l’UDR. Cette nouvelle orientation conduit l’UJP à entrer en opposition directe avec le gouvernement de Pierre Messmer à partir de mars 1974, car elle n’est plus en phase avec ses idées.

Lorsque Georges Pompidou décède en mars 1974, l’UJP s’implique donc activement dans la campagne présidentielle de Jacques Chaban-Delmas. C’est un échec relatif puisque le candidat gaulliste n’obtient que 15,1 % des voix, loin derrière Valéry Giscard d’Estaing. Jacques Chirac fait par la suite pression sur l’UJP pour que les jeunes gaullistes soutiennent Giscard contre François Mitterrand. L’UJP décide alors de laisser la liberté de vote, ce qui provoquera de vifs débats en son sein et ce qui lui vaudra les foudres de l’UDR. Après de nombreux départs, l’UJP entre progressivement en sommeil à partir de 1977.

Tract de l’UJP – Fondation Charles de Gaulle

C’est Georges Tron, alors chef de cabinet d’Edouard Balladur, qui va la tirer de sa torpeur dès 1986 et la relancer dans la mouvance RPR. De son côté Paul Aurelli mobilise les anciens de l’UJP au sein d’Union des Démocrates pour le Progrès (UDP). En 1989, il transmet les rênes de l’UJP à Philippe Juvin, auquel succéderont Christophe Beaudouin en 1995, puis Olivier Marleix en 1997. S’ensuivra Jean-Marie Caillaud à la présidence de l’association durant la campagne présidentielle de 2002.

Les nombreux adhérents de l’UJP exercent aujourd’hui des responsabilités politiques de premier plan. Vous trouverez ci-dessous une liste des personnalités politiques ayant adhéré à l’UJP (Ne sont pas évoquées les carrières politiques postérieures à 2002, hors Ministres et Secrétaires d’Etat – Source : Génération Gaulliste, François Audigier)

Ministres et Secrétaires d’Etat

Michel Barnier, Alain Carignon, Jacques Godfrain, Jean Glavany, Christian Bergelin, Hervé Gaymard, Roger Karoutchi, Gérard Larcher, Alain Marleix, Patrick Ollier, Christian Pierret, Georges Tron.

Parlementaires

Député(e)s

Jean-Claude Abrioux (93), Jean-Paul Anciaux (71), Gauthier Audinot (80), Jean-Claude Bahu (69), René Beguet (75), Bruno Bourg-Broc (51), Dominique Bousquet (24), Richard Cazenave (38), Henri Chabert (69), Jean-Yves Chamart (86), Jean-Pierre Cognat (77), Alain Cousin (50), Jean-Pierre Delalande (95), Patrick Delnatte (59),  Jean-Jacques Delvaux (62), Yves Deniaud (61), Emmanuel Dewees (59), Jean-Michel Ferrand (84), Jean-Michel Fourgous (78), René Galy-Dejean (75), jean Gougy (64), Evelyne Guilhem (87), Micher Hannoun (38), Patrick Labaume (26), Jean-Claude Lamant (02), Géonard Léonard (54), Lionel Luca (06), Olivier Marlière (59), Patrice Martin-Lalande (41), Denis Merville (76), Gilbert Meyer (68), Jean-François Michel (07), Pierre Pascallon (63), Daniel Pennec (22), Didier Quentin (17), Jean-Luc Reitzer (68), Jean Rosselot (90), André Schneider (67), Jean-Claude Thomas (51), Yves Van Haecke (89), Christian Vanneste (59), Jean-Paul Virapoulle (La Réunion).

Sénateurs

Pierre André (02), Auguste Cazalet (64), Gérard Fayolle (24), Bernard Fournier (42), André Gouteyron (42), Jean-Luc Miraux (27), Alex turk (59).

Députés européens

Jean-Pierre Bazin, Jean-Louis Bourlanges, Jean-Paul Heider, Blaise Aldo, Philippe Juvin (Ancien Président de l’UJP).

De nombreux adhérents de l’Union des Jeunes pour le Progrès ont exercés des responsabilités locales, en tant que Conseillers régionaux, Conseillers généraux, Maires ou Conseillers municipaux.

Après 2002 et la fondation de l’UMP, l’UJP subit à nouveau une éclipse, avant d’être refondée en juin 2010 pour penser les problématiques actuelles. Diverses tentatives isolées, entre 2008 et 2010, tendant à « droitiser » jusqu’à l’extrême l’association subsistent sur la toile mais elles ne reflètent en rien le discours original et actuel de l’association. D’autant que ces démarches relevaient de l’initiative de personnes isolées se prévalant d’une fausse légitimité. Il n’existe aujourd’hui qu’une seule et unique Union des Jeunes pour le Progrès répondant aux sources des fondateurs.

Deux ouvrages dont nous nous sommes largement inspirés évoquent l’aventure UJP à travers les années. Que Robert Grossmann et François Audigier soient ici remerciés.

L’Appel du gaullisme – De Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy 1958-2007 par Robert Grossmann (Editions du Rocher).

L’incroyable parcours politique de Robert Grossmann, président de la Communauté urbaine de Strasbourg, qui fonde dès 1965 l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), premier mouvement des jeunes gaullistes, est celui d’un précurseur auquel l’Histoire donna raison. Quel observateur politique aurait alors imaginé que le Gaullisme allait devenir l’emblème de toute une jeunesse de France en triomphant même des ravages de Mai 68 ? Le message qui flotte sur les bannières ralliées au héros du 18-juin lors de la contre-manifestation monstre du 30 mai 1968 parle de lui-même : « la révolution avec de Gaulle ». Car c’est bien de la dimension visionnaire du Gaullisme que Robert Grossmann s’empare dès le début des années 1960 en saluant les innombrables avancées qu’il a déjà apportées à l’échelle nationale mais aussi mondiale. Un rayonnement dont la flamme ne doit pas s’éteindre, quoi qu’il arrive.

Or de Gaulle s’efface déjà, désavoué par la victoire du non au référendum de 1969. Aux jeunes d’assurer la relève et de cultiver l’esprit de rupture pour une société moderne. Ateliers, dîners-débats et meetings festifs : Robert Grossmann impose une nouvelle manière de communiquer en politique qui s’appuie sur de véritables laboratoires du futur. Résultat, beaucoup des grandes figures politiques françaises d’aujourd’hui, de droite ou de gauche, ont fait leurs classes à l’UJP et dans son sillage : Nicolas Sarkozy… en tête.

L’Appel du gaullisme retrace aussi cinquante ans d’une histoire politique passionnante, de l’ère gaullienne à la rupture sarkozyste.

Génération Gaulliste – L’Union des Jeunes pour le Progrès, une école de formation politique (1965-1975) par François Audigier (Aux Presses Universitaires de Nancy)

Qu’ont de commun Nicolas Sarkozy, Michel Vauzelle, Yves Mourousi, Michel Barnier, Jean Glavany, Alain Carignon et Julien Clerc ? Peu de choses sans doute si ce n’est d’avoir été gaulliste à 20 ans dans les années 1960 ou 1970 et d’avoir poussé cet engagement jusqu’à militer dans une organisation politique, l’Union des jeunes pour le Progrès (UJP).

Conformisme social ? Goût pour l’ordre ? Si certains ont adhéré par rejet de la  » chienlit « , la plupart voyaient alors dans le gaullisme un « combat pour l’homme » où l’on refusait les impérialismes au nom de la souveraineté nationale et où l’on garantissait la justice sociale par la participation. Etre gaulliste à cet âge, ce n’était pas communier comme les anciens dans le culte du 18 juin et le souvenir du RPF, c’était exiger l’application immédiate de la Nouvelle Société chabaniste, dénoncer la guerre au Viet-Nam et réclamer le dialogue dans les Universités.

C’était souvent critiquer un gouvernement et un parti jugés trop conservateurs. C’était en 1974 aller jusqu’à la rupture avec le gaullisme officiel après avoir constaté la « trahison » chiraquienne lors de la présidentielle. Que sont devenus les cadets contestataires de ce « parti de jeunes », forme originale de la vie politique française de l’après-guerre ? Une recherche en postérité montre la qualité de « l’école UJP ».

Les « anciens » sont nombreux à occuper des postes gouvernementaux, à siéger au Parlement et dans les assemblées locales. Le souvenir militant cimente ici et là des solidarités héritées, même si la capitalisation politique du passé reste malaisée. Tout en ayant investi progressivement le RPR à partir des années 1980, les anciens UJP échouèrent, du reste, à prendre vraiment les commandes d’une famille gaulliste qui n’oublia jamais la fronde de ces enfants terribles.

2010, le renouveau

La renaissance de l’UJP est issue d’un constat partagé par plusieurs citoyens des générations nées après la crise économique des années 70. Ce constat est celui de la perte du rôle du politique dans l’initiative et l’accompagnement des changements qui affectent notre société, qu’il s’agisse de ses transformations internes ou de son inscription dans l’évolution du monde. Ce constat lucide mais qui se veut optimiste quant à la possibilité de lui apporter des solutions repose sur quelques éléments clés.

La jeunesse actuelle aspire à s’exprimer et à participer pleinement à la prise en main de son avenir, bien loin d’une tendance au désintérêt de la chose publique et de l’engagement politique qu’on lui prête souvent de façon caricaturale. Le fleurissement d’associations regroupant des jeunes – politiques ou non – et la capacité de mobilisation de cette génération (campagnes politiques de 2007, mouvements sociaux de 2005) témoignent de ce désir toujours plus puissant d’agir et de participer.

Malheureusement, cette soif d’engagement ne se traduit pas par une participation massive des jeunes en-dehors des élections nationales, ni par une visibilité forte au sein des partis politiques traditionnels. La gouvernance actuelle des structures politiques nous semble peu propice à la naissance de vrais débats auxquels les nouvelles générations aspirent pourtant. Les partis politiques utilisent souvent  leur composante jeune comme un simple outil de portage de leurs propres idées et non comme de véritables creusets de création de politiques novatrices. De fait, ces structures qui ont en leur sein de nombreux talents pourraient jouer plus fortement un rôle d’instigateur de débat politique.

Ce double constat de soif d’engagement de la jeunesse et de manque de structures positionnées comme créatrices de valeur politique à poussé à la renaissance de l’UJP afin de promouvoir une nouvelle conception de l’engagement politique, pour que ses membre deviennent de véritables « défricheurs d’avenir ».

Réunis autour de plusieurs anciens membres de l’association, nous avons rassemblé plus de 150 personnes le 15 juin 2010 afin d’initier la relance de l’UJP. Sous le patronage de Nathalie Kosciusko-Morizet, notre volonté était simple : montrer qu’une nouvelle génération était prête à assurer la relève !

C’était aussi l’occasion pour l’UJP de dévoiler son nouveau logo. Volontairement dynamique, notre logo incarne la modernité, nos origines assumées et notre volonté de regarder l’avenir.

Discours de Rudolph Granier, Président de l’UJP

Madame la Ministre, Chère Nathalie,

Mesdames, Messieurs les Parlementaires, Cher Yves, Cher André,

Mes Chers Amis,

J’ai envie de vous dire « Merci ». Merci d’être là ce soir. Votre nombre ne reflète qu’une seule chose : vous connaissez la réalité et vous voulez la dépasser.

Quelle réalité ?

Alors que des femmes et des hommes meurent chaque jour pour obtenir et défendre les droits fondamentaux dont nous bénéficions, notre démocratie ne cesse de pâlir.

La foi en l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité déclinent devant la montée constante de l’abstention.

Notre système politique ne fait plus rêver. Nous assistons à la fin du pacte républicain qui assurait à la France cette cohésion sociale, modèle si original qui a fait son rayonnement international.

Devons-nous abdiquer pour autant ?

Non mes Chers Amis. Ne soyons pas résignés. C’est ce qui nous rassemble ce soir. Le refus de tout conformisme ambiant et de l’immobilisme. D’autres ont dit non avant nous, et nous le leur devons aujourd’hui.

Ce soir, nous décidons d’aller à la rencontre de toute une génération qui ne demande qu’à se saisir de son avenir. Brisons les idées reçues, dépassons-les ! Et c’est au sein de l’UJP que cet espace d’échange dans le respect existe. Certains affirment que la jeunesse de France ne pense plus rien. Ici, ce soir, ce n’est pas vrai.

Quelle association, libre et indépendante, a su traverser l’histoire politique de ces dernières décennies et incarner un avenir pour plusieurs générations ? C’est bien l’Union des Jeunes pour le Progrès qui porte cette espérance, aujourd’hui comme hier, à être militant de notre devenir.

Ce besoin d’UJP nous y croyons car il est indissociable d’un socle de convictions :

  • La primauté du politique sur l’administratif, l’économique, le financier. Nos responsables doivent apporter un cadre, offrir une vision, montrer le chemin constamment au service de l’intérêt général et plus précisément au service de la France. Il nous faut dépasser l’égoïsme, le communautarisme, le corporatisme qui sont autant de coups portés à l’unité et à l’indivisibilité de la République, de notre République.
  • Le respect de l’autorité de l’Etat et de ceux qui l’incarnent : il s’agit de redonner confiance en l’indispensable équilibre d’une société digne de ce nom, de bâtir une alliance renouvelée entre les citoyens et la puissance publique. Une société perçue à l’égale d’une civilisation dans le monde entier.
  • Notre attachement à la solidarité entre les générations et les territoires est une clause non négociable de notre engagement. Au débat des retraites, nous souhaitons ajouter ce qui pour nous est fondamental : le lien entre les générations et pas seulement dans un cadre de redistribution qui trouve aujourd’hui ses propres limites. L’isolement doit être une lutte de chaque instant et doit être l’objet d’un consensus entre toutes les sensibilités politiques de notre pays : lutter contre l’isolement de la jeunesse pour ne pas la voir décliner dans le désœuvrement, dans l’illettrisme, dans le repli sur soi, et finalement dans l’incompréhension. Lutter contre toutes les formes de handicap car une société qui oublie ses membres les plus vulnérables n’a pas d’avenir.
  • Nous devons maintenir les liens existants entre les territoires et en créer de nouveaux, comme vous vous attachez, Madame la Ministre, à le faire au quotidien tant dans le cadre de vos actuelles compétences qu’à la Mairie de Longjumeau !
  • L’égalité des chances : donner à chacun les moyens de se réaliser en tant que Femmes et Hommes responsables, en tant que citoyens. Faire de l’Education nationale, terme auquel nous préférons Instruction nationale, faire de ce lieu le creuset de la naissance de citoyens indépendants et libres.
  • Une citoyenneté dynamique où chacun apporte sa contribution riche de son expérience et de ses sentiments. Quelle meilleure illustration que la participation qui implique chaque salarié et le rend encore plus essentiel à son entreprise. Mais nous devons aller plus loin !
  • La France doit enfin continuer de jouer un rôle prépondérant en Europe et dans le Monde. Cela passe par la préservation de l’Euro, l’affirmation d’une Europe puissance avec une diplomatie visible et une véritable politique de défense. L’échelon supranational, loin d’être un facteur de dilution de la souveraineté, doit permettre à la France de faire vivre ses valeurs à un niveau plus élevé.

Alors ces ambitions permettant de créer du bien vivre ensemble, dépassant les intérêts particuliers dont la somme n’a jamais créé l’intérêt général, nous devons les servir, nous devons les porter. Il en est de la responsabilité de toute une génération : vous. Ces valeurs, profondément modernes, et qui apparaissent encore plus nécessaires aujourd’hui qu’hier, ce sont les valeurs du Gaullisme que l’UJP a porté et portera encore, c’est un comportement face à l’adversité ! Et c’est en proposant la renaissance de l’UJP que nous iront au-delà de ces constats qui ne sont pas une fatalité.

Aussi fortes, aussi essentielles, aussi indispensables sont ces valeurs, elles sont sans intérêt si elles ne se traduisent pas en actes. Comment allons-nous contribuer à cette renaissance ? Comment allez-vous contribuer à cette renaissance ?

C’est en conduisant un travail de terrain, en étant ouverts, en allant à la rencontre de tous : experts, sociétés civiles, décideurs publics…, en apportant enfin un nouveau souffle, celui de la jeunesse, avec toute l’impertinence qui doit nous caractériser.

Nos contributions prendront plusieurs formes : qu’ils s’agissent de débats animés, de synthèses éclairées, d’actions novatrices et peut-être un peu dérangeantes…

Dès la rentrée, les pôles d’études regroupés en véritables espaces de débat et d’ouverture établiront leur propre feuille de route pour l’année à venir.

Poussons les murs, cassons les idées reçues, ne choisissons jamais la facilité : il faut savoir épouser son siècle et préparer l’avenir. Le Gaullisme, c’est un comportement face à l’adversité. Dire non à l’inéluctable, ne pas baisser les bras devant les événements, refuser toute abdication : nous le devons à nos aînés, nous devons le désirer pour nous-mêmes.

Mes Chers Amis, est-ce à nos âges que nous devons être résignés ? Notre pays ne peut faire l’économie des ses énergies les plus fertiles. La France ne va pas si mal qu’on veut bien l’entendre et vous êtes là ce soir pour le prouver.

Rêvons ensemble que la France, l’Europe et le Monde où nos enfants grandiront seront ceux que nous avons décidés de leur laisser.

Cette renaissance, vous la portez en vous : venez l’exprimer à nos côtés.

Rudolph Granier
Président

Message de Paul Aurelli, ancien Secrétaire général

Chères Amies, Chers Amis,

Il y a très exactement 45 ans aujourd’hui que l’UJP était fondée…

Ceux qui en étaient à l’origine ne savaient pas pour quelle durée ils partaient en voyage ? 45 jours, 45 semaines, 45 mois… Ils ignoraient que 45 ans après le seul nom d’UJP feraient « raisonner » les consciences et frémir ceux qui à un moment de leur vie, ont participé à cette merveilleuse et historique aventure collective du Gaullisme militant.

Le 15 juin au soir, au Sénat, les « reconstructeurs » de l’UJP 2010, avec à leur tête Rudolph Granier – Président, se retrouveront avec des anciens pour fêter l’événement. Notre ami Robert Grossmann a fait tenir une lettre à cette occasion, vous la trouverez en pièce jointe. Elle dit tout ce que nous pouvons ressentir aujourd’hui !

Je ne dirais rien de plus, que l’affectueuse amitié que je vous porte.

Paul Aurelli

Message de Robert Grossmann, Président fondateur

Robert Grossmann n’a pas souhaité se joindre à nous. Il s’en explique ; nous respectons sa position. C’est avec autant d’attachement que nous pouvons échanger avec lui dès que nous le souhaitons. Nous le remercions ici chaleureusement et nous retenons chaque jour ce formidable message d’encouragement.

Cher Rudolph Granier,

L’annonce de votre engagement et de votre volonté de faire revivre l’UJP m’a ému et rempli d’espoir.

Ce mouvement de jeunes unique dans les annales de la Cinquième République avait rassemblé des milliers de jeunes qui adhéraient au message du Général de Gaulle et se reconnaissaient en lui.

Il a constitué et constitue pour moi la part la plus belle de ma vie publique.

Le voici donc qui renaît.

L’UJP demeure indissolublement lié à toutes mes pensées. Si elle a été une remarquable école de formation et d’action, elle a été aussi une exceptionnelle aventure de l’amitié au sens le plus beau et le plus pur de ce mot.

Au cours des 45 ans qui l’ont vu évoluer parfois de manière glorieuse et quasi historique, parfois en une sympathique discrétion, j’ai toujours pu rencontrer, dans chaque région de France, dans chaque ville, des amis de l’UJP qui, avec la plus profonde émotion, me rappelaient « notre mai 68 », nos Assises de Strasbourg en avril 1969, le discours d’André Malraux, la douloureuse transition du départ du général puis de la mort du général…

René Capitant, Jacques Chaban Delmas, Maurice Couve de Murville, André Malraux, François Mauriac, Pierre Messmer, Edmond Michelet, Alain Peyrefitte, Georges Pompidou et tant d’autres hautes figures du gaullisme avaient aimé cette jeune garde qu’était l’UJP.

Et nous, conscients que nous n’appartenions pas à la génération des héros de la Résistance, ni à celle des fondateurs de la Cinquième République, nous jouions notre rôle avec une triste certitude : de Gaulle nous quitterait et nous aurions à perpétuer le gaullisme sans de Gaulle. « L’après gaullisme sera toujours le gaullisme » proclamions-nous.

Fidèles à l’énergie bouillonnante de nos vingt ans nous allions souvent nous montrer anticonformistes, jusqu’à en agacer certains… mais jamais le général.

Nous annoncions que nous serions l’aiguillon de la majorité et nous l’avons été.

Ce fut à nos risques et périls, avec de justes convictions mais la carrière des « aiguillonneurs » n’en a guère été favorisée.

Il est vrai que rester de sages et dociles jeunes politiciens n’était pas dans nos gènes et ne constituait pas notre ambition.  N’avions-nous pas édité et placardé une superbe affiche en mai 68 : « Les jeunes assument la révolution avec de Gaulle ». Nous étions tellement séduits et fascinés par cet aspect de de Gaulle qui avait lancé « Et moi, je ne suis pas gêné (…) d’être un révolutionnaire, comme je l’ai été si souvent » et qui confia à Malraux au soir de sa vie «La Révolution ? Le seul révolutionnaire, c’était moi !»

Pour nous le gaullisme a été et demeure une philosophie, le service de la Res Publica, un corps d’idées, une authentique générosité.

Si la Participation dont le général m’avait confié en 1967 « qu’elle consistait à mettre les gens dans le coup » demeure un objectif plus brulant d’actualité que jamais au moment où d’autres récitent tels des automates : « démocratie participative… », il s’agit pour nous de l’adapter à la modernité du XXIème siècle. Tâche exaltante pour un mouvement de jeunes !

Le gaullisme pour notre génération UJP n’a jamais été un cénotaphe ni un mausolée mais toujours une pensée vivante « Savoir épouser son siècle » nous avait encore légué de Gaulle. Le siècle a changé, de profonds bouleversements géopolitiques sont intervenus depuis quatre décennies mais les principes du gaullisme demeurent.

Il me semble que c’est bien dans cette voie de la fidélité que vous souhaitez inscrire votre démarche de modernité de l’UJP et aujourd’hui il y a un besoin d’UJP !

Je vous souhaite bonne chance !

Quant à moi, quoi qu’il m’en coute, je ne suis pas aujourd’hui parmi vous, au Sénat.

J’ai fondé l’UJP en juin 1965 entouré d’une équipe d’amis chers et fidèles qui, avec moi ont eu à surmonter un contexte compliqué. Paul Aurelli, l’incarnation de la fidélité, en a toujours été la cheville ouvrière, Yves Deniaud est resté, dans ses éminentes fonctions de député, un UJP attaché à l’idéal de progrès qui nous a tous lié.

Je demeure attaché à jamais à l’UJP, mais j’ai conscience que l’on ne peut pas être et avoir été, sauf au fond de son cœur où nous avons inscrits depuis longtemps que « lorsqu’on est gaulliste on a toujours vingt ans ».

Je suis victime aussi, et je demande votre indulgence à tous, d’une incapacité à jouer les figures muséales

Longue vie à l’UJP !

Robert Grossmann