Il s’agit pour l’UJP de repenser l’action politique, de sortir des idées reçues en travaillant des sujets de fond, orientés sur l’avenir de notre pays et non de nous positionner sur le modèle des grands partis qui viserait à la création d’un mouvement numériquement de « masse » . Par ailleurs, en focalisant notre action sur des propositions concrètes, propositions qui seront des outils de politique publique à disposition des dirigeants, il s’agit d’être contributeur dans une vision prospective plutôt qu’en réaction à un contexte politique donné. Les jeunes demandent à être entendus : qu’ils se fassent entendre au sein d’espaces dédiés et proposant de réelles solutions, réfléchies, pertinentes et adaptées aux circonstances.
La solution que nous proposons pour redonner le goût de l’engagement est celle de la Politique au sens le plus noble, la Politique qui doit enchanter et amener les Français à participer, à défendre des idéaux au service du plus grand nombre. C’est cette base qui constituera la ligne directrice de l’UJP dans toutes ses actions. Pour porter cet engagement, l’UJP fonde son fonctionnement autour d’une éthique nécessaire à sa crédibilité. Celle-ci repose sur des principes partagés.
- L’indépendance tout d’abord. Adopter des positions progressistes est complexe lorsqu’une entité appartient à un parti institutionnel. La vision gaullienne dans son essence est contestataire, libre. Cette liberté n’a pas de prix, et elle caractérise la Jeunesse telle que nous la concevons. La forme associative de l’UJP vise à permettre d’assurer sa liberté de parole et de position, sans être donc contraint de se placer sur l’échiquier politique actuel ou à venir en tant qu’« anti », « ex » ou « contre ».
- Le mode d’action de l’UJP est un gage de sérieux et de respect de nos valeurs : en ne cherchant pas la massification comme valeur absolue de reconnaissance politique, l’association peut résister à la tentation de la simplification excessive ou du clivage permanent. Ce choix du travail de fond est un moyen d’être utile pour les membres de l’UJP qui peuvent être des acteurs de leur destin, capables de penser à l’intérêt général dans une vision prospective. Nous répondons aux sollicitations de personnages politiques de premier plan lorsque nous sont confiés des sujets d’actualité. L’UJP n’ayant pas vocation à devenir un centre d’expertise, nous allons à la rencontre des acteurs de notre génération impliqués dans les travaux que nous menons.
- Enfin le désintéressement au service des autres est une valeur fondatrice de l’UJP. Il s’agit de ne pas être tenté d’agir pour des intérêts particuliers en contradiction avec notre mission d’œuvrer pour l’intérêt général. La somme des intérêts particuliers n’a jamais été égale à l’intérêt général. Tel est le message du Gaullisme pour proposer à nos concitoyens un réel projet de société tourné vers l’avenir.
Notre projet pour la France
Au-delà de cette méthode et de cette éthique, l’Union des Jeunes pour le Progrès vise avant tout à proposer un projet pour la France. Cette synthèse proposée par l’UJP est à la fois ambitieuse, originale et réaliste.
Notre projet, c’est votre participation à la chose publique, dans son ensemble. Nous devons le construire ensemble, au travers des commissions, des prises de position politique et des publications.
Ce projet de société est un projet global qui doit reposer sur des valeurs fondamentales et partagées. Ces valeurs essentielles sont en grande partie celles qui ont constituées le cœur du Gaullisme, tout en sachant prendre en compte les formidables évolutions qui ont façonné notre société depuis les quarante dernières années. Ce projet est celui de recréer un espace public du » bien vivre ensemble » intégrant des notions importantes telles que la justice sociale, les droits de l’homme, l’égalité des chances, l’exigence de démocratie et de participation des citoyens à la vie politique. Il s’agit d’offrir à chacun des clefs de compréhension dans un monde de plus en plus globalisé et les moyens de s’y adapter en le choisissant et non en le subissant.
A la question de savoir si l’UJP est une association à classer à droite ou à gauche, la réponse est simple : que vaut aujourd’hui cette dichotomie réductrice alors que nous ne devrions cesser d’inventer un monde nouveau ?
Oui, nous sommes libéraux car nous pensons que la création de richesse permet à l’Homme de s’élever. Mais nous ne pouvons cautionner les dérives de certaines formes de libéralisme. La financiérisation de l’économie telle que nous avons pu la connaître, avec toutes ses dérives, n’apporte que misère et dégradation morale.
Il s’agit enfin, à travers ce projet, de prouver que notre génération n’est pas celle des « enfants du désenchantement », d’imaginer l’avenir que nous souhaitons voir se concrétiser pour nous et les prochaines générations.
D’un point de vue institutionnel, la Constitution de la Vème République a beaucoup évolué depuis 1958. Au gré des révisions, elle a donné plus de place à l’architecture communautaire, redéfini les grands équilibres institutionnels… La présidentialisation du régime a conduit à un repositionnement du gouvernement tandis que de nouveaux pouvoirs ont été accordés au Parlement, ne serait-ce que dans le processus budgétaire. Là encore, il faut s’y adapter sans perdre de vue que l’intérêt des Français est supérieur à la querelle du pouvoir ou aux intérêts partisans… La représentation nationale n’est pas la somme de Députés de circonscription mais bien l’intérêt de la Nation représenté par ses membres les plus éminents, porteurs des aspirations nationales.
Tournée vers l’Europe, l’UJP veut que celle-ci acquière un statut politique à part entière sur la scène internationale. Cela passe par la préservation de l’euro, l’affirmation d’une Europe puissance avec une diplomatie visible et une véritable politique de défense. Pour ce faire, la France doit continuer d’y jouer un rôle prépondérant, notamment grâce à la bonne entente du couple franco-allemand. L’échelon supranational, loin d’être un facteur de dilution de la souveraineté, doit lui permettre de faire vivre ses valeurs à un autre niveau. En effet, la France est devenue ces dernières décennies une puissance moyenne, et c’est par son influence en Europe qu’elle pourra continuer à faire vivre les principes qui la caractérisent. Ainsi, l’Union Européenne de demain, qu’elle s’étende jusqu’à l’Oural ou concrétise le projet fédéral, ne saurait être elle-même sans l’esprit français…
Cette influence passe également par une certaine indépendance de la France. L’UJP voit ici sa volonté de promouvoir une culture particulière, de conserver un certain libre arbitre, ou encore de garder une marge d’action dans les grandes instances internationales. A cet égard, la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, au printemps 2009, ajourne certes le retrait de 1966 mais peut être l’occasion de redevenir une force décisionnelle au sein de cette structure. A condition de l’utiliser pleinement et de disposer de toute la liberté de rétractation, afin de maintenir l’originalité de la France.
Dire non à l’inéluctable, ne pas baisser les bras devant les événements, refuser toute abdication, qu’il s’agisse du combat inégal inhérent aux guerres asymétriques ou du recul de la francophonie (qui est pourtant une richesse essentielle par les mille variations qu’elle offre de la langue française…), tels sont des enjeux qui questionnent l’UJP.
L’Union des Jeunes pour le Progrès veut donc faire vivre cette synthèse entre tradition et modernité et faire perdurer un exemple qui ne cesse d’être une source d’inspiration en France et à travers le monde. A l’image de Robert Grossmann écrivant dans la postface de L’Appel du Gaullisme, nous partageons ses mots : « Affronter l’incertitude des temps nouveaux, c’est l’éternel défi du gaullisme ».
Le Gaullisme et l’UJP : un héritage historique
Parce que selon Robert Grossmann, le gaullisme est aussi une « affirmation philosophique », il reste d’actualité dans un monde pourtant radicalement différent de celui de son inspirateur. Aussi, au-delà de son attachement au Général de Gaulle, l’UJP fait vivre ses idées en les accordant à des enjeux contemporains en constant renouvellement.
Le Gaullisme est avant tout un grand mouvement historique français initié par le Général de Gaulle qui veut croire que la France peut et doit épouser la modernité construite depuis un demi-siècle et avoir une place de premier plan au niveau international.
Ce mouvement repose sur des thèmes incontournables :
Au niveau des relations extérieures il s’agit d’appréhender les questions centrales de la place de la France en Europe et dans le monde, mais aussi le sens de la souveraineté nationale dans un contexte d’approfondissement de l’intégration européenne qui nous semble essentiel et inéluctable.Au sein d’un monde en pleine mutation, au sortir de la Seconde Guerre mondiale comme aujourd’hui, la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sans contrainte extérieure, sans abus d’autorité de quelques personnes au détriment des populations est une vertu cardinale du gaullisme.
Sur le plan de la politique intérieure le Gaullisme affirme le primat du politique sur toutes les autres composantes de la société (notamment l’économie) et repose sur une vision à la fois libérale et sociale du progrès. Cette vision s’appuie en particulier sur la pierre angulaire de l’intérêt général au service de tous au travers des valeurs universelles que sont l’égalité, la liberté et la fraternité. Le volontarisme politique incarné par les actions fortes de l’Etat lorsque les situations l’exigent est une valeur fondatrice du gaullisme.
Le message gaulliste se veut donc avant tout rassembleur et optimiste : c’est un message populaire et empreint d’un réel pragmatisme au service du citoyen.
L’UJP souhaite porter ce message d’espoir. Elle est la seule organisation de jeunesse actuelle fondée par le Général de Gaulle et Georges Pompidou. A ce titre, la responsabilité qui incombe à l’UJP est de porter des valeurs respectueuses de l’histoire du mouvement en prenant en compte les apports de la modernité. L’UJP est une structure historique consciente des enseignements tirés de son passée car la philosophie et le message du Gaullisme sont résolument tournés vers l’avenir.
Les fondations de l’UJP trouvent leur essence dans le Programme du Conseil National de la Résistance, dans le discours de la Nouvelle Société de Jacques Chaban-Delmas et bien évidemment dans l’Appel du 18 juin.
Tract de Mobilisation pour la commémoration de l’Appel du 18 juin
– Fondation Charles de Gaulle –
L’UJP est également une école de formation politique, un moyen pour les jeunes générations d’apprendre à connaître la politique comme outil de changement de la société. Pour cela l’UJP se doit d’être avant tout un espace de liberté et d’échange propice au débat et au foisonnement des idées entre personnes d’horizons très différents.
Au cœur de son action, il s’agit de continuer le combat pour l’Homme initié par ses membres il y a 46 ans. L’UJP milite pour une politique plus humaniste et solidaire, qui ne perde pas de vue que l’action publique doit avant tout être au service des citoyens. Héritière du gaullisme social, elle se propose, notamment par le biais de son pôle « Prospectives », d’être un relais auprès des décideurs politiques. Son objectif est d’être créative, un laboratoire d’idées : imaginer la France de demain passe autant par une réforme équitable des retraites que par l’exploration de pistes plus anciennes mais non abouties, telle que la participation des salariés à la création de richesse.